Vous pensez à l’achat d’un bateau dont les dimensions varient entre 24 et 42 pieds et vous vous demandez s’il en vaut la peine de regarder vers les États-Unis pour importer ce que vous croyez être une aubaine? Avec les récents changements dans le marché, qu’en est-il d’importer un bateau en provenance des États-Unis en 2014?

Vous vous souvenez peut-être, il y a à peine quelques années, entre l’automne 2008 et l’été 2012, l’abondance d’aubaines de bons bateaux de plaisance en provenance des États-Unis. Les conditions du marché de cette époque étaient étroitement liées à une crise économique chez nos voisins du Sud, à une grande disponibilité de bateaux d’occasion et à un huard canadien qui frôlait la parité avec le dollar américain.

Qu’est-ce qu’une aubaine sur le marché de l’importation?
Une aubaine sur le marché de l’importation signifie que le prix de revient d’un bateau importé devrait être substantiellement moins cher qu’un bateau du même modèle offert par un concessionnaire de votre région. La notion d’aubaine pourra vous semblez très subjective, mais compte tenu des risques d’acheter un bateau d’occasion sans aucun recours ni garantie, vous comprendrez que dans le cas d’un bateau importé, le prix de revient devrait être entre 25 et 40 % inférieur au prix d’un bateau semblable provenant du même constructeur et bien entendu, muni d’équipements équivalents au Canada.

Prix de revient
Pour bien comprendre la notion du prix de revient, soulignons que dans le cas d’un bateau d’occasion à l’importation, il faut tenir compte de plusieurs éléments; outre le prix négocié auprès du vendeur, iI faut considérer les couts d’expertise (survey du bateau, vérification des moteurs), couts d’examen des titres s’il y a lieu, les couts d’embarquement et les frais de transport au Canada. Si le bateau convoité nécessite des réparations, il faudra également tenir compte de cette situation.
Notons qu’en raison d’une entente de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, il n’y a pas de taxe d’accise à payer à moins que le bateau ait été construit à l’extérieur de ces trois pays. Cependant, au passage à la frontière canadienne il faudra payer la taxe harmonisée (TPS et TVQ dans le cas du Québec) sur la valeur canadienne du prix payé pour le bateau.

Nouvelle conjoncture 2014
À l’aube d’une nouvelle année, les conditions du marché à l’importation de bateaux ont beaucoup changé depuis la période des années 2008-2012. Parmi les facteurs de ce changement, mentionnons les principaux : une plus grande rareté des bateaux d’occasion offerts sur le marché, la valeur à la baisse du dollar canadien et l’augmentation générale des prix demandés pour les bateaux d’occasion.

Rareté des bateaux d’occasion
Dans son rapport 2013, la National Marine Manufacturer Association rapporte que depuis 2007, les ventes de bateaux équipés de semi-hors-bord ont continuellement et progressivement diminué. Selon ces statistiques, les ventes des bateaux de plaisance munis de semi-hors-bord ont connu une baisse annuelle d’environ 20 % pour chacune des années entre 2008 et 2012. Durant cette période, certains manufacturiers sont disparus, alors que d’autres ont été obligés de réduire temporairement leur production et que certains modèles n’ont pas été reproduits.

En 2014, il n’est donc pas surprenant de constater une certaine rareté pour les bateaux d’occasion 2008, 2009, 2010, 2011, puisque peu de bateaux ont été construits durant ces années.

Pour certains types de bateau comme les bateaux de performance ou pour certains modèles n’ayant pas été reproduits durant ces années, les chasseurs d’aubaines devront accepter un modèle plus vieux et même, devoir reculer jusqu’en 2004 avant de trouver des perles de plus en plus rares.

Taux de change élevé de notre devise
« Le dollar canadien était à parité avec le dollar américain au début de l’année dernière, mais sa valeur a décliné tout au long de 2013 pour terminer à 0,94 $ à la fin de l’année » Voilà un titre de nouvelle qui en dit long sur la valeur à la baisse du dollar canadien. En janvier 2014, ce déclin s’était d’ailleurs poursuivi pour franchir la barre des 90 cents.

En considérant ce qu’il en coute pour négocier l’argent étranger, le taux de change, à lui seul, contribue à une augmentation d’environ 14 % à l’importation d’un bateau d’occasion en provenance des États-Unis.

Prix à la hausse pour les bateaux d’occasion
La rareté des bons bateaux d’occasion contribue certainement à un raffermissement des prix… Ici, c’est la règle de l’offre et de la demande qui s’applique. Mais le prix des bateaux d’occasion est à la hausse également du fait que l’économie américaine est en lente reprise depuis l’été 2013 et que les bateaux neufs sont de plus en plus chers.

Un bateau d’occasion est un article unique, difficile d’en trouver un autre semblable avec les mêmes moteurs, options, et équipements. Et, selon les heures d’utilisation et son état général, le prix d’un bateau d’occasion devient une valeur subjective qui favorise présentement le vendeur.

Conclusion
En 2014, le marché américain des bateaux d’occasion est donc animé par une nouvelle conjoncture : les opportunités et les superaubaines sont plus rares, plus chères, et ce, selon un taux de change plus élevé pour un importateur canadien. Avis aux intéressés, avant d’importer un bateau d’occasion en provenance des États-Unis, il faut faire l’exercice de recherche et du prix de revient et scrupuleusement comparer ce dernier avec le prix d’un bateau semblable sur le marché local.

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