Plusieurs se demandent s’il en vaut la peine d’importer un bateau d’occasion en provenance des États-Unis. Or depuis quelques années déjà, on retrouve sur l’internet, un vaste choix de bateaux d’occasion, de toutes les catégories, offert par nos voisins du Sud. Aussi, faut-il constater que depuis que la valeur du dollar canadien est à parité avec le dollar américain, il nous est plus facile de comparer les prix et ainsi de mieux flairer une aubaine. Même si en général les prix demandés pour les bateaux d’occasion sont relativement similaires à « nos prix », il n’en demeure pas moins que l’offre étant plus grande aux États-Unis, les prix ont tendance à être plus bas et les « aubaines » plus nombreuses. Ce qui nous amène à poser la question suivante : qu’est-ce qu’une aubaine sur le marché des bateaux d’occasion?

La réponse à cette question est très relative, selon qu’un acheteur de bateau espère payer entre 10 et 25 pour cent moins cher que s’il achetait un bateau semblable chez un concessionnaire dans sa propre région.

À partir d’un exemple hypothétique, il est donc intéressant d’examiner le prix de revient d’un bateau d’occasion en provenance des États-Unis afin de comprendre davantage en termes de prix, la notion d’« aubaine » sur le marché de l’importation.

Supposons que l’on s’intéresse à un bateau de croisière (express cruiser) de 30 pieds de longueur avec deux moteurs V8, des embases à doubles hélices et en plus des équipements de base, l’air conditionné, le GPS et l’ancre électrique en options. Aux fins de comparaison, nous supposerons également que l’année de construction est 2005. En 2012, un bateau semblable se vendrait, ici sur le marché canadien, aux environs de 75 000 $, et selon que vous demeurez au Québec ou en Ontario, ce même bateau serait vendu chez un concessionnaire canadien avec garanties d’une saison complète, titres clairs et taxes en sus (environ 15 %). Le prix de revient à l’acheteur serait donc dans ce cas 86 250$.

Afin d’établir le prix de revient d’un bateau semblable sur le marché américain, examinons maintenant les différents coûts liés à l’importation d’un bateau d’occasion lorsque le taux de change est au pair (1, 00 CAD = 1,00 $ US) :

-Prix demandé par le courtier vendeur                                                                       59 000 $ US
-Prix négocié par l’acheteur ou par son courtier représentant                                   55 000 $ US
+Frais d’expertise, d’un test de mécanique et d’un essai sur l’eau                                 700 $ US
+Frais de banque (ou cambiste) pour échange et transfert d’argent                              600 CAD
+Transport et manutention (approx.6 %) à partir du nord-est des É.-U.3                    3 300 CAD
+Frais de service et d’accompagnement d’un courtier acheteur (5,5 %)                      3 000 CAD 

+Frais de douane                                                                                                                  0 $
(en raison du libre échange, aucune douane à payer sur les bateaux fabriqués aux États-Unis, au Canada ou au Mexique)         

Total avant taxes:                                                                                                        62 600 CAD

+Taxes (TPS et TVQ) à payer en passant la frontière (15 % de 55 000 CAD)                9 390 CAD

Total du prix de revient :                                                                                               71 990 $.

Donc, dans ce cas hypothétique « l’aubaine » en termes de prix de revient serait de 14 260 $ ou 16,5 % moins cher par rapport au prix payé sur le marché local. Au-delà de cet écart de prix, précisons cependant que selon l’exemple choisi, nous n’avons pas tenu compte des nettoyages, mises au point et réparations mineures que nécessite toujours l’arrivée d’un bateau d’occasion en provenance des États-Unis alors que ces travaux sont inclus dans la vente d’un bateau d’occasion chez un concessionnaire canadien. De plus, nous n’avons pas discuté de l’état ou de la condition du bateau ni du coup de cœur souvent éprouvé à l’achat d’un bateau. Enfin, il faut savoir qu’un bateau importé ne porte aucune garantie alors qu’un concessionnaire canadien responsable offrira toujours une garantie minimum de 30 jours (souvent une saison complète) sur le bateau, les moteurs, les embases et les principaux équipements.

Si « l’aubaine » en termes du prix de revient est parmi les principales raisons d’importer un bateau en provenance des États-Unis, dans un prochain article nous examinerons d’autres critères de première importance faisant partie de l’aubaine et nous discuterons des différentes étapes à franchir afin de minimiser les risques rattachés à l’importation.

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